vendredi 19 mars 2010

Agenda 21 d’Acigné : despotisme « éclairé » ou démarche partagée ?

La notion d’agenda 21 est issue de la conférence de Rio de 1992 sur le développement durable. Au niveau local, il s’agit de définir un programme d’actions en faveur du développement durable, établi sur la base d'une concertation avec les acteurs du territoire.
Il doit afficher ce que la collectivité va faire pour le développement durable au 21ème siècle.
La commune d’Acigné vient de s’engager dans la démarche… au moins c’est ce qui est annoncé.

Pour qu’un Agenda 21 soit réussi, il faut deux conditions : une dynamique d’échange très forte entre décideurs et citoyens, et un programme d’actions ambitieux. Autrement dit, la façon de faire est aussi importante que le résultat.

Pour le programme on verra plus tard, mais pour l’élaboration partagée, c’est mal parti.

Lors de la première réunion du CCL, les présents ont demandé la création d’un groupe de pilotage étendu, ont discuté l’intérêt d’un bureau d’étude, ont demandé d’être au moins associés à la définition du rôle du bureau d’étude et à son choix.
Résultat : le bureau d’étude a été choisi par les experts municipaux seuls, sa mission n’est pas connue, et il procède déjà à des interviews. Qui seront certainement présentés comme une concertation avec la population et qui deviendra exemplaire après un ou deux CCL, chargés d’enregistrer les résultats.

L’analyse des premières expériences montre que la principale difficulté pour la collectivité qui porte l’Agenda 21 est de partager la réflexion. Hélas, il semble bien qu’Acigné fera partie des cas qui n’auront pas su éviter l’écueil ! Là où certaines municipalités ont mis en place des forums de discussion, voire encouragé et aidé la création d’une association Agenda 21, animé un réseau d’acteurs et de savoirs diversifiés, à Acigné nous avons les questions du bureau d’études. Comme si le salut ne pouvait venir que des « experts ».

Quel mépris pour les citoyens, et quelle erreur stratégique !

Car le développement durable ne se décrète pas, il faut que les citoyens s’approprient la démarche, ses objectifs et ses moyens. Et pour cela, que peut-on trouver de mieux que de leur confier la responsabilité et de la mettre en œuvre eux-mêmes ? Mais cela suppose de recentrer la prise de décision, ce qui n'est pas au goût du jour à Acigné.

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