jeudi 18 mars 2010

Economie, Social, Ecologie et Démocratie


La cause environnementale est enfin prise en compte par tous les politiques, il leur en aura fallu du temps !

Souvenons-nous de René Dumont, candidat aux présidentielles de 1974,
de son verre d’eau, et de son discours visionnaire...

Les idées de quelques uns doivent probablement faire leur chemin avant de gagner les consciences et nous ne pouvons que nous réjouir de cet engouement général. En espérant qu’il ne s’agit pas que d’une mode ou d’un simple calcul électoral.

C’est pourtant ce que peut laisser croire l’emploi tous azimuts de ce concept de « développement durable ». Il n’en finit plus de se vider de sens, tellement galvaudé, édulcoré, usé à force d’être utilisé pour tout et n’importe quoi. Pour nous vendre aussi bien le tout dernier modèle automobile, que du nucléaire ou de la croissance… Comme si rien ne s’était passé, que notre économie basée sur un profit sans scrupule continuait à tenir le cap malgré la crise. Comme si nous pouvions continuer à consommer sans limite, tout en gonflant chaque jour un peu plus le nombre des exclus.

Travailler plus pour consommer plus ? Gagner plus pour polluer plus ? Gagner en confort... en bonheur ? Si l’on s’en tient aux indicateurs économiques actuels, la mesure du bien-être des citoyens est réduite à la richesse économique du territoire, ce qui en donne une idée plutôt étriquée… Que fait-on de l’accès à la santé, à l’éducation et à la culture ? Le bonheur, ne serait-ce pas aussi un lien social riche et solidaire et une humanité en paix avec la nature ?

Chacun peut y participer en économisant les ressources, bien sûr, mais aussi en partageant ses compétences et son savoir-faire au sein d’un projet local réellement concerté. La sobriété individuelle a ses limites et est vouée à l’échec si les structures qui sous-tendent nos modes de vie restent inchangées.

Habiter, travailler, se nourrir, échanger

Tout ou presque est à réinventer et ça ne se fera pas sans la participation du plus grand nombre, gage de démocratie et de justice sociale. Il devient urgent de relocaliser l’économie et pas uniquement pour le bénéfice environnemental qu’on en tirerait. La mixité fonctionnelle génère une mixité sociale bénéfique à tous. Transformer la ville, ses usages et ses activités, c’est anticiper le changement et garantir un passage en douceur vers d’incontournables nouvelles habitudes.

C’est ce qu’est en train de rater la majorité municipale dans la phase finale de réaménagement de la ZAC du Centre. Les objectifs ont été déduits d’une analyse qui date d’il y a quinze ans. La concertation y est réduite aux seuls échanges avec les commerçants, les élus de l’opposition étant écartés de l’élaboration du cahier des charges.

Economie, Social, Ecologie sont les trois axes du «développement durable». Nous aimerions y ajouter un quatrième, complètement transversal : la démocratie et le droit pour tous, y compris les minorités, de s’exprimer, d’être entendu et de participer à la politique locale. La dimension humaine et ses richesses ne sont pas suffisamment prises en compte en amont des projets. Le cahier des charges de l’Agenda 21 a été réalisé en catimini. Une fois de plus, les participants d’un Comité Consultatif Local n’auront plus qu’à en prendre connaissance lors d’une réunion de consultation artificielle…

Sous des semblants d’ouverture, l’équipe majoritaire fait l’économie de ces échanges. Elle croit ainsi gagner du temps et échapper à la complexité d’une réflexion collective. Elle se coupe ainsi des Acignolais, de leurs compétences et de la puissance de créativité qu’apporte la diversité d’opinions.

Une nouvelle année commence, porteuse d’espoir comme le sont tous les nouveaux départs.

Qui sait ? Le début d’une vie politique locale moins sectaire, plus sereine et ouverte au dialogue.

C’est ce que nous souhaitons.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire